Sur le marché animé de City Park à Nairobi, Philip tient un stand de fruits. On trouve d’autres étalages de fruits sur le marché, mais ils ne sont pas à la hauteur de la qualité de son service, qui fait le bonheur des clients. Depuis ses débuts il y a 12 ans, Philip n’a pas ménagé ses efforts pour développer son entreprise. Il attribue son succès à l’accès régulier au crédit d’une institution financière. Mais son entreprise n’a pas toujours connu une croissance régulière et a été au bord de la faillite à deux reprises.
La première fois que Philip a failli cesser son activité, c’était en 2016, juste après le plafonnement des taux d’intérêt par le gouvernement dans un contexte général de resserrement du crédit. La deuxième fois que son entreprise a été menacée, c’était en 2017. La crise électorale avait entraîné beaucoup d’incertitude et d’instabilité économique dans le pays. Dans les deux cas cependant, Philip était optimiste et son entreprise a effectivement réussi à reprendre le dessus à temps. Mais avec la pandémie de COVID-19, il a perdu cette fois tout espoir.
Philip n’est pas un cas unique. Plus de 300 millions d’entreprises des économies émergentes dans le monde entier se trouvent dans la même situation. La pandémie mondiale a affecté la vie, la santé et les moyens de subsistance des entrepreneurs, qui ont des difficultés à rembourser les prêts contractés auprès des institutions financières. Ces institutions financières sont confrontées à un cercle vicieux, la mauvaise qualité des actifs exerçant une pression continue sur les liquidités et la rentabilité. La crise financière risque de compromettre 10 ans de progrès en matière d’accès financier si les institutions financières ne reçoivent pas de soutien en temps utile.
La pandémie mondiale accroît également la nécessité d’amorcer la transformation digitale, et les opportunités pour le faire. Cette transformation sera à la fois une réponse à la crise actuelle, qui pourrait bien persister pendant des années encore si aucun vaccin pleinement efficace n’est trouvé, et une réponse à un avenir de plus en plus incertain. Les virus mutent, de sorte que le vaccin pourrait perdre son efficacité d’une année sur l’autre, comme c’est le cas pour la grippe. En outre, la probabilité de pandémies similaires futures s’accroît à mesure que se poursuit la destruction de l’environnement naturel.
Dans ce blog et le suivant de la même série, nous examinons comment les donateurs et les investisseurs peuvent soutenir les institutions financières en cette période d’incertitude.
Voici quelques recommandations de MSC pour la survie des institutions financières confrontées à la crise de la COVID-19.