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Comment le changement climatique menace la subsistance des agricultrices?

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 22 nov 2018
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L'agricultrice Nassoun indique les écarts dans son champ qu'elle a planté sans myAgro.

Nassoun Kone protège ses yeux des rayons aveuglants du soleil alors qu'elle marche sur un sol dur et fissuré pour atteindre son champ d'arachides. Le seul bruit que l’on pouvait entendre était le craquement occasionnel d'une feuille sous ses pieds; pas de bourdonnement d'insecte et pas de vaches en cet après-midi sec. Au-dessus, un seul nuage brisé dans le ciel bleu confirme ce que Nassoun soupçonnait :

« Encore une fois, pas de pluie aujourd'hui », dit-elle en soupirant.

Lorsqu'elle atteint son champ, Nassoun souligna les grandes disparités entre ses plantes d'arachides.

« Nous n'avons pas eu de pluie depuis 15 jours » dit-elle.

Malgré les faibles précipitations, Nassoun garde encore espoir pour sa récolte d'arachides quand elle jette un coup d'œil à la section de son champ qu'elle a plantée avec myAgro. Les feuilles sont vertes et il n'y a pas d'espaces entre les plantes. Cette section de son champ pourrait sauver sa récolte.

Si Nassoun devait avoir une mauvaise récolte en raison du manque de pluie, sa famille qui dépend d'elle pour sa nourriture en souffrirait. Et elle n'est pas la seule agricultrice dans cette situation difficile. Partout dans le monde, les petits exploitants agricoles, qui dépendent de la nourriture qu'ils cultivent pour nourrir leur famille, courent un risque élevé d'insécurité alimentaire en raison des pertes de récoltes dues à la sécheresse, aux inondations, à l'érosion des sols et aux infestations. Bien que le changement climatique soit prévalent sur la planète, l’Afrique subsaharienne est considérée comme l'une des régions les plus vulnérables du monde, car l'augmentation des températures devrait être 1,5 fois plus élevée par rapport au reste du monde. D'ici 2080, les hausses de température supérieures à 2°C devraient faire baisser les rendements de mil et de sorgho qui sont des cultures de base dans la région, de 15 à 25 pour cent.

Les agricultrices sont particulièrement désavantagées lorsque les effets du changement climatique se font sentir. Selon la FAO, les femmes produisent jusqu'à 80% des aliments cultivés en Afrique subsaharienne et plus de 50% des aliments dans le monde. Bien qu'elles constituent l'épine dorsale de la communauté agricole, les femmes sont exclues de la plupart des programmes agricoles gouvernementaux, qui sont axés sur les cultures pratiquées par les hommes.

Au Mali et au Sénégal, les hommes contrôlent l'utilisation des ressources productives des ménages, telles que les charrettes à ânes et la main-d’œuvre. Par conséquent, les champs des femmes sont plantés en dernier. C'est problématique parce que les agriculteurs doivent planter à temps après les premières pluies afin d’obtenir le maximum de leurs récoltes. S'ils manquent les premières pluies, une période de sécheresse pourrait retarder considérablement leurs semis et entraîner de mauvaises récoltes. Le changement climatique rendant de plus en plus difficile la prévision des pluies, il est donc particulièrement important que les agriculteurs plantent à temps.

Reconnaissant la menace du changement climatique, en particulier pour les agricultrices, myAgro a conçu son programme pour donner aux femmes les moyens d'investir en elles-mêmes et de produire davantage de nourriture pour leurs familles. Le modèle myAgro permet aux femmes d'accéder à des marchés d'intrants agricoles qui n'existaient pas auparavant, fournissant des semences et engrais de haute qualité à temps pour que les agriculteurs puissent planter tôt et avoir de meilleures récoltes. myAgro soutient également des "exploitations agricoles saines" en encourageant une rotation intelligente des cultures pour améliorer la santé des sols et offrant des cultures qui sont résistantes aux carences de pluies et les fortes chaleurs.

« Dans nos formations sur les techniques agricoles, nous soulignons aux agriculteurs l'importance de la rotation des cultures » explique Dido, Senior agricultural associate de myAgro au Sénégal. «Il est important pour les agriculteurs de faire la rotation de leurs cultures pour éviter que les ravageurs n'attaquent la même culture chaque année. La rotation des cultures est également vitale pour la santé des sols. Par exemple, certaines cultures consomment plus d'azote que d'autres, et si vous plantez la même culture année après année, votre sol sera épuisé en azote. Nous le disons aux agriculteurs, en plus d'offrir des cultures comme le sorgho et une certaine variété de maïs qui nécessitent moins d'eau et peuvent donc résister à la sécheresse. Le sorgho est particulièrement apprécié en raison de son contenu nutritionnel élevé. Ces méthodes combinées nous aident vraiment à atténuer les risques de changement climatique pour nos agriculteurs.»

Une autre façon pour myAgro d'atténuer les risques climatiques pour les agriculteurs, en particulier les femmes, est de leur offrir la possibilité de payer ou de louer un semoir de précision myAgro : un outil qui plante automatiquement les graines à des distances uniformes et mesurées tout en appliquant en microdosage la quantité idéale d'engrais pour maximiser la croissance des plantes. Grâce à cet outil agricole de haute technologie, les femmes peuvent non seulement planter leurs champs à temps, mais elles peuvent aussi planter plus rapidement tout en utilisant les techniques de microdosage les plus performantes qui doublent leurs rendements. Cela leur laisse plus de temps et d'énergie pour d'autres priorités, comme la croissance de leur petite entreprise et l'éducation de leurs enfants. Avec des récoltes plus importantes, les femmes luttent contre les problèmes de malnutrition et d'insécurité alimentaire qui sont exacerbés par le changement climatique.

« Avec le semoir de précision myAgro, j'ai augmenté ma superficie plantée à ¼ hectare de sorgho » dit Kadia Kone, agricultrice myAgro au Mali. « Maintenant que j'ai de plus grandes récoltes, je peux donner la priorité à la santé de ma famille » ajoute-t-elle.

 

MyAgro

Kadia Kone (deuxième à partir de la gauche) se tient fièrement avec les autres femmes de son village et derrière son semoir de précision myAgro.

L'étoile polaire de myAgro est d'aider un million de petits agriculteurs à augmenter leurs revenus de 1,50 $ par jour d'ici 2025 pour sortir de la pauvreté. myAgro est une entreprise sociale à but non lucratif qui permet aux petits exploitants agricoles d'utiliser leur téléphone mobile pour payer des intrants de haute qualité (semences, engrais) et une formation agricole. Ces investissements permettent aux agriculteurs de produire 50 à 100 % plus de nourriture chaque saison et d'augmenter leurs revenus.

 

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