Portée par une croissance rapide et une jeunesse ultra-connectée, l’économie numérique africaine attire de plus en plus l’attention des investisseurs étrangers. Pourtant, derrière cet engouement, les flux de capitaux peinent à suivre.
L’économie numérique en Afrique incarne une promesse de transformation économique et sociale à grande échelle. Son expansion rapide suscite un intérêt croissant des investisseurs étrangers, bien que les infrastructures insuffisantes, les coûts élevés du capital et les déséquilibres géographiques continuent de limiter son essor. En 2024, malgré un contexte mondial incertain, les flux d’investissement direct étranger (IDE) vers l’Afrique ont connu une hausse, atteignant 97 milliards de dollars contre 55 milliards de dollars en 2023. Soit une augmentation de 75 % par rapport à l’année précédente, selon le rapport « 2025 World Investment Report : International investment in the digital economy » de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Mais derrière cette performance se cache une réalité contrastée pour le secteur numérique, appelé à jouer un rôle stratégique dans le développement durable du continent.
Un rebond alimenté par des mégaprojets, mais une dynamique fragile
Le bond des flux d’IDE en 2024 repose principalement sur un projet colossal en Égypte : le développement de la ville intelligente de Ras El-Hekma, évalué à 35 milliards de dollars. Ce seul projet représente plus d’un tiers du total des investissements sur le continent, masquant une tendance plus modeste. Hors de ce projet, les investissements étrangers en Afrique ne progressent que de 12 %, pour un total de 62 milliards de dollars. De plus, la baisse du nombre (-5 %) et de la valeur (-3 %), suggère une certaine prudence des investisseurs.