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Du lycée au quai de pêche: reconversion accélérée grâce aux services financiers digitaux

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 15 août 2018
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« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années » a-t-on coutume de dire. 

L’histoire de cette jeune femme en constitue un témoignage parfait.

Du haut de ses 23 ans, née à Falia dans les lointaines îles du Saloum, Ndèye Awa Ndong affectueusement appelée Ndèye Fatou, a rejoint avec sa maman, son père, pêcheur saisonnier, à Ziguinchor à l’âge de 5 ans.

Elle a très tôt fréquenté l’école puisque quand sa maman, vendeuse de poisson, se rendait au port, il n’y avait personne pour prendre soin d’elle. Ainsi elle fut confiée à une de ses amies directrice  d‘école qui l’y a inscrite.Ndèye excellait à l’école sous l’ombre tutélaire de la directrice. 

Apres le BFEM, elle rejoignit sa famille à Boucotte Nord. Son papa lui donnait l’argent du transport pour aller à l’école. Cette somme variait entre 500F et 1000F. Ndèye prend goût à l’argent: « …parfois je me privais du petit déjeuner pour pouvoir épargner quelque chose… » dit-elle.

Au lycée, sa maman l’initiait déjà à la vente de poissons pendant les weekends et lui conservait son argent. Au fil du temps, ce montant est devenu considérable. Ndèye voulait ouvrir un compte. « Je pensais déjà à ouvrir un compte au Crédit Mutuel pour récupérer mon argent chez ma maman mais ma grande sœur m’en a dissuadée….» dit-elle. Une fois, une amie, agent d’Orange Money ( OM ), lui a parlé de ce service. Ndèye ne pouvait pas s’enregistrer car elle n’avait pas la pièce d’identité exigée pour l’ouverture d’un compte. En 2015, sa grande sœur, utilisatrice enregistrée, lui donna sa puce et Ndèye personnalisa le code secret. Ainsi, elle expérimenta OM avec un dépôt initial de 3000 F.

N’ayant pas réussi au Bac, la jeune lycéenne abandonna les études.
« Je n’avais plus la passion des études à cause des grèves interminables des professeurs et des élèves … » dit-elle. Elle retira 10000F de son compte et commença alors la vente de poissons.

Chaque jour, elle verse 1000 à 1500F dans son compte OM. Entre temps, Ndèye s’est fiancée avec un jeune originaire du même village mais basé à Dakar qui lui dépose mensuellement 10000F à 15000F dans son compte. Son épargne lui a permis d’acquérir un réfrigérateur et elle s’est alors lancée dans la commercialisation de « thiakry » (dessert à base de yaourt et de boulettes de couscous de mil).

Elle est autonome financièrement puisque c’est elle qui paie les factures d’électricité de la famille et assure ses dépenses personnelles.

Elle vend occasionnellement du crédit via OM à sa fratrie. Ceci lui permet d’avoir de la liquidité. Son ambition est de créer un restaurant. « OM m’a beaucoup aidée non seulement à épargner mais surtout à organiser et rationaliser mes dépenses. Je ne dispose plus de liquidité en permanence avec moi, ce qui me met à l’abri de la tentation des dépenses mondaines de jeune fille ».

Ndèye a échappé à la pauvreté et au chômage. Un bel exemple montrant que les services financiers digitaux offrent de belles opportunités pour créer des emplois pour les jeunes.

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