Ecoutez à l'ITW de notre partenaire associée, Elisabeth Kibitek Goueth, sur les MPMEs dirigées par les femmes en RDC.
L'iTW est en anglais mais en voici le résumé :
En République Démocratique du Congo (RDC), les femmes représentent 62 % de la population active, avec une contribution significative aux micro et petites entreprises. Cependant, elles font face à des défis majeurs tels que des profits et une productivité inférieurs à ceux des hommes. Les obstacles à l'accès des femmes au financement sont nombreux : faible niveau d'éducation, normes culturelles restrictives, discrimination, responsabilités domestiques disproportionnées et taux élevés de violences domestiques.
Ces contraintes limitent leur capacité à développer des entreprises prospères et à participer pleinement à l'économie formelle. Avec près de 100 millions d'habitants, la RDC est marquée par de profondes inégalités de genre malgré le fait que les femmes représentent 41 % de la population totale et 62 % de la main-d'œuvre, principalement dans le secteur agricole.
Parmi elles, environ 20,5 % sont déjà des entrepreneures. Ces femmes se répartissent en deux catégories :
- Les entrepreneures de nécessité, qui gèrent des microentreprises pour subvenir à leurs besoins, souvent dans la vente de nourriture, le commerce transfrontalier ou les services informels.
- Les entrepreneures de croissance, qui dirigent des petites et moyennes entreprises (PME) avec l’ambition de développer leur activité et de saisir des opportunités de marché.
Environ 40 % des PME en RDC appartiennent à des femmes. Cependant, ces entreprises génèrent des revenus moyens 67 % inférieurs à ceux dirigés par des hommes. Même dans le secteur agricole, les femmes produisent en moyenne 18 % de revenus en moins et sont 11 % moins productives que leurs homologues masculins. Moins de 4 % des entreprises dirigées par des femmes ont accès aux services bancaires, contre moins de 10 % pour celles dirigées par des hommes. Les normes culturelles et les discriminations de genre freinent également leur capacité à créer ou développer des entreprises. Par ailleurs, les charges domestiques et les violences basées sur le genre limitent leur engagement dans des activités économiques.
Face à ces défis, plusieurs institutions financières en RDC ont lancé des programmes ciblés pour soutenir les PME dirigées par des femmes : Robank a introduit le programme Ladies First en 2010, offrant des services financiers adaptés, des tarifs préférentiels, des sessions de renforcement des capacités et des opportunités de réseautage. FINCA RDC a lancé le produit de prêt Juste pour être en 2021, proposant des options de financement flexibles pour les femmes entrepreneures. SMICO a développé Rien Salafam, un produit combinant prêts sur mesure, éducation financière et accompagnement en gestion d'entreprise.
Ces initiatives permettent aux femmes de surmonter les barrières financières et de concrétiser leurs ambitions entrepreneuriales. Malgré des défis persistants, les PME dirigées par des femmes en RDC bénéficient d’un soutien croissant grâce à des réformes et des programmes dédiés. En éliminant les obstacles à l’accès au financement et en promouvant l'entrepreneuriat féminin, la RDC peut libérer le potentiel de sa main-d'œuvre féminine et impulser une croissance économique durable.