Rebranding Africa Forum 2024
EN BREF
De l’audace, de la vision et une détermination inébranlable, voilà ce qu’il aura fallu, il y a dix ans, pour que naisse le Rebranding Africa Forum (Raf). Une Aventure clairvoyante, irréversible et désormais incontournable pour penser et construire ensemble l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.
Loin du verbiage tous azimuts, de concepts fumeux et autres escroqueries sémantiques et idéologiques foisonnantes sur l’Afrique, des habillages cosmétiques, superficiels et incantatoires qui masquent le déni des réalités africaines, le Raf s’est dès le début donné pour ambition de contribuer substantiellement au travail de réinvention et de renaissance en profondeur du continent.
Les thématiques choisies en témoignent éloquemment. L’émergence à quel prix ? (2014), Investir en Afrique, entreprendre pour l’Afrique (2015), Relever le défi de l’industrialisation de l’Afrique (2016), Enjeux et défis des systèmes financiers africains face au dividende démographique (2017), Défis et opportunités de l’économie verte pour l’Afrique (2018), Enjeux socio-économiques de l’exploitation minière en Afrique (2019), 2020 fut « une année blanche » en raison de la pandémie de convid-19, Les opportunités de la révolution numérique pour l’Afrique (2021), Quelles stratégies d’attractivité pour les États africains ? (2022), et enfin Les systèmes financiers africains en mutation, concilier authenticité et modernité : les chemins de l’inclusion financière (2023).
Au fil de ces neuf éditions aux thématiques connexes et transversales, à travers l’élaboration graduelle d’un diagnostic intégral relatif aux maux qui minent le continent dans chacun des domaines examinés, et aux conditions de sa libération et de son émergence, le Raf a effectué une afroscopie radicale, sans concession ni faux-fuyant, et s’est ainsi doté de la profondeur historique et de l’épaisseur analytique nécessaires pour nourrir, de manière pertinente, les réflexions et actions prospectives qu’envisage cette dixième édition.
Après le temps de la rétrospective et du diagnostic, vient celui de la thérapie et de l’endo- prospective, de la projection de soi par et pour soi-même, dans un futur possible et choisi, une fois débarrassé des survivances contemporaines de la double barbarie esclavagiste et coloniale. Aussi l’impératif primordial de cette afrothérapie qu’envisage la dixième édition du Raf se doit-il d’être à la hauteur de la quête de liberté, d’émancipation et de dignité des peuples africains, et à la mesure des déceptions, des soumissions, divisions, échecs, abaissements et renoncements coupables qui jalonnent leur histoire. Il consiste par conséquent à se défaire au préalable et par tous les moyens, de la tyrannie des agendas et recettes économique et politique exogènes, pour inventer concrètement ses propres voies, ses propres modalités d’action et d’émancipation politique, économique, etc., pour se doter de son propre agenda.
Comment libérer, diffuser et orienter les énergies positives du continent vers la réalisation de cet objectif qui, il y a soixante ans déjà, était au cœur de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, le 25 mai 1963 à Addis-Abeba ? Comment surmonter les rivalités et conflits fratricides, l’afropessimisme ambiant et paralysant, pour reconstruire ensemble cette Afrique devenue au mieux « le continent de l’avenir », expression ambivalente qui en dit long sur la nature de son présent? Quelles stratégies collectives adopter pour faire revivre cette Afrique qui, jadis riche de ses ressources, de sa puissance économique et politique, fut le berceau de civilisations rayonnantes, le creuset de savoirs et savoir-faire primordiaux à travers lesquels elle a, des siècles durant, éclairé l’humanité de ses lumières culturelles, scientifiques et techniques ?
L’enjeu n’est toutefois pas de restaurer à l’identique ce passé glorieux, mais d’y puiser la confiance en soi, la motivation et l’inspiration nécessaires pour le réinventer et le reconstruire collectivement, patiemment, méthodiquement, à la lumière des réalités, atouts et défis actuels du continent. Une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, leur garantissant à tous l’accès aux soins de santé, aux services sociaux de base, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale, telle est, a minima, l’Afrique que nous voulons construire ou contribuer à construire à travers le RAF, celle à laquelle nous aspirons (Agenda 2063 de l’UA). Une telle aspiration ne saurait toutefois devenir réalité sans la mobilisation de tous et à tous les niveaux. Faire foule autour d’objectifs communs est par conséquent la condition sine qua non pour faire front face aux stratégies externes de déstabilisation et de division permanentes qui empêchent leur réalisation, en l’occurrence l’avènement de cette Afrique intégrée, pacifiée, prospère et libre. Comment dès lors faire en sorte que les peuples africains s’approprient collectivement cette ambition, en fassent un rêve mobilisateur au présent, pour la réalisation duquel ils sont prêts à assumer les sacrifices nécessaires, à mener ensemble et jusqu’au bout les combats auxquels ils seront confrontés ?
Tel est le défi majeur à surmonter pour parvenir à la construction de cette Afrique que nous voulons. Pour y parvenir, une idéologie mobilisatrice d’un côté, des actions concertées, planifiées, collectivement menées et régulièrement évaluées de l’autre, nous semblent être les deux principales voies à explorer. L’idéologie nourrit en effet la part de rêve nécessaire à la réalisation de grandes œuvres, de révolutions. Tel doit être le rôle d’une idéologie et d’une vision panafricaines bien articulées. Outre leur rôle mobilisateur, l’idéologie et la vision ont aussi vocation à éclairer et orienter les actions concrètes à mener. C’est dans cette optique prospective que la dixième édition du Raf a retenu dix axes concrets de réflexion, d’actions et de projections, dix chantiers à explorer collectivement, pour la construction de cette Afrique à laquelle nous aspirons : la culture et le sport (1), le capital humain (2), les TIC et l’intelligence artificielle (3), l’exploitation des ressources naturelles (4), le changement climatique et l’économie verte (5), la santé et la sécurité sociale (6), le commerce intérieur et la Zlecaf (7), l’agro-industrie (8), les transports et le défi de la connectivité (9), et enfin, last but not least, l’avenir et les enjeux de la démocratie sur le continent (10).
Le Raf 2024 sera par conséquent une opportunité unique de regrouper en un même lieu autant d’experts, d’acteurs sociaux, économiques et financiers, d’investisseurs, d’entrepreneurs, de décideurs politiques, et ainsi de nouer des partenariats dans ces différents secteurs. Rendez-vous est donc pris les 18 et 19 octobre 2024, pour explorer ensemble, à la lumière des diagnostics effectués au fil des éditions précédentes, les voies et moyens de réaliser de manière optimale ces dix chantiers, qui ont vocation à mobiliser l’Afrique et le Raf en particulier, au moins pour les dix années à venir.