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Soutenir le potentiel des initiatives " en communs " en Afrique

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 19 fév 2024
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Crédit photo : © Stéphane Brabant - Afrikafun / AFD

Dans quelle mesure « les communs », ces ressources partagées et gérées en autonomie par une communauté, contribuent-ils à des objectifs d’intérêt général ? Comment les structures publiques peuvent-elles sécuriser ces initiatives citoyennes ? Lors d’une conférence organisée par l’AFD le 6 février, co-auteurs de l’ouvrage « L’Afrique en communs », chercheurs, politologues et acteurs de terrain ont débattu de ces questions.

Sur tout le continent africain, des initiatives citoyennes pouvant être qualifiées de « communs » fleurissent. Santé, numérique, accès à l’eau, habitat urbain… « Ces communs émergent par-delà les marchés et l’État, en élaborant de manière collective leur propre mode de gouvernance », explique Carl Bernadac, directeur exécutif adjoint Innovation, stratégie et recherche à l’AFD.

Une forme originale de contribution à l’intérêt général

Un commun, « c’est trois choses », rappelle Benjamin Coriat, économiste et co-auteur de l’ouvrage L’Afrique en communs, co-édité par l’AFD et la Banque mondiale : une ressource en accès partagé ; un ensemble de personnes qui ont des droits (d’usage, de prélèvement, de diffusion…) et des obligations liées à cette ressource ; et enfin une structure de gouvernance qui vérifie le respect de ces droits et obligations pour garantir la préservation de la ressource.

Écouter le podcast Existe-t-il des spécificités africaines quant au développement de certains communs ?

Si les pouvoirs publics ont intérêt à s’intéresser aux communs, c’est « parce qu’ils sont porteurs d’une valeur sociétale et environnementale originale, propre, additionnelle, à des niveaux auxquels la puissance publique d’une manière générale n’a pas accès », souligne Benjamin Coriat. Les communs se développent souvent à un niveau décentralisé, dans des domaines ou des zones où les dispositifs publics – tout comme les marchés – sont défaillants, voire absents. Le BabyLab, par exemple, a été fondé à Abobo, « l’une des communes les plus populaires de Côte d’Ivoire », explique Guiako Obin, fondateur de ce fablab qui est un exemple de commun numérique.

Penser autrement l’action publique 

« L’actualité en Afrique nous renvoie à l’urgence de penser autrement l’action publique », pointe Carl Bernadac. Cela peut passer par la reconnaissance, voire par la sécurisation des communs par les acteurs publics – au-delà de l’indifférence qui prévaut souvent, ou de l’opposition parfois constatée. Guiako Obin évoque, de son côté, la volonté de « se sentir comme des acteurs pris en compte dans les politiques publiques. »

 

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