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Sèmè City : en route vers la prochaine Silicon Valley africaine!

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 07 mar 2023
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Selon le FMI, chaque année, vingt millions de jeunes africains entrent sur un marché du travail qui peine à trouver des compétences adaptées aux besoins de l'économie réelle. Engagé dans une transformation numérique tous azimuts, le Bénin s'est lancé dans la construction d'une Silicon Valley, Sèmè City, qui proposera bientôt une solution locale à la demande exponentielle de compétences technologiques.

En plein centre de Cotonou, à deux pas du très chic quartier de la Haie Vive et faisant face au Lycée Montaigne, Sèmè One et Sèmè Two reflètent la révolution technologique engagée depuis quelques années par les autorités béninoises, à marche forcée.

Réputés pour leur goût des arts et des lettres, les Béninois furent longtemps considérés comme les « Germanopratins » de l'Afrique, disséminant le savoir dans les écoles de toute la sous-région. Alors que les métiers de la technologie sont désormais au cœur de la création de valeur et d'emplois, l'État s'applique à développer une politique de renforcement des compétences technologiques locales. Selon une étude publiée par Dell et par l'Institut pour le futur, 85 % des emplois de 2030 n'existeraient pas encore.

Entre intelligence artificielle, IoT et robotique, les métiers du quotidien se transforment de façon aussi rapide que radicale. Sèmè City a précisément été pensée pour préparer les Béninois aux métiers du futur. Loin de reproduire les schémas venus tout droit de la Silicon Valley californienne, le projet Sèmè City reflète l'ambition nationale de conduire une politique aussi pragmatique qu'innovante et adaptée au contexte local. « Nous ne voulons pas créer de nouvel éléphant blanc », explique Claude Borna, directrice générale de l'Agence de développement de Sèmè City, avec pragmatisme. Il faut dire que depuis quelques années, les projets de Silicon Valley se multiplient sur le continent africain, de Kigali au Caire en passant par Nairobi, pour des résultats qui peinent à se matérialiser...

Conformément à la politique de promotion des arts et de la culture du Bénin, les bâtiments rappellent les constructions des Tata Somba du nord ou les musées royaux d'Abomey. Derrière de grandes façades ocre, des bureaux ergonomiques sont décorés par des artisans locaux.

Un espace-pilote en attendant le méga-site de Ouidah

École du numérique, de design ou d'informatique, mais aussi incubateur, espace de coworking, centre de recherche et makerspace doté d'outils de prototypage et d'imprimantes 3D dernier cri, le site de Cotonou qui comprend trois espaces (Sèmè One, Sèmè Two et le bâtiment Pi d'Epitech Bénin) accueille aujourd'hui près de 550 étudiants dans le cadre de formations diplômantes et plus de 600 étudiants dans le cadre de formations courtes ou certifiantes.

« Le makerspace permet aux étudiants et aux chercheurs de matérialiser leurs idées. Ils travaillent sur le prototypage électronique et l'IoT, la conception assistée par ordinateur et la fabrication assistée par ordinateur », explique le jeune Mohamed Saliou, en charge du makerspace, posté devant une machine de découpe laser de dernière génération. « L'année dernière, des étudiants ont travaillé sur des projets très divers comme la fabrication de distributeurs automatiques de préservatifs ou de robots autonomes », ajoute l'ancien étudiant d'Epitech.

Le campus de Sèmè One s'étend sur 4 500 m2 en plein cœur de la capitale et comprend salles de classe, espaces co-working, centre de langue, bureaux et data center. Jouxtant Sèmè One, Sèmè City Open Park (Sèmè Two), est un espace moderne de 2 500 m2, planté de containers aux couleurs vives, doté d'un Innovation Park et d'un X-Tech-Lab.

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