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Pourquoi la Fintech n'arrive pas à décoller chez nous?

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 23 juin 2021
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Depuis la crise sanitaire, 100 milliards de dollars ont été injectés dans les Fintech à travers le monde. Pour les non-initiés le terme «Fintech» est une contraction de «finance» et de «technologie», il est donc question de la «technologie financière».
Bref, en Afrique, ils sont seulement 10 pays sur 54 à s’intéresser à la Fintech. De cet investissement global, ces pays ont drainé 1,4 milliard de dollars (contre 1 milliard en 2018), le Maroc, lui, n’a capté que 0,07% de ce montant, soit moins de 1 MDH.
Ces chiffres retracent juste la dynamique à plusieurs vitesses de cette technologie à travers le monde.

Les États-Unis et l’Europe représentent sans surprise les régions les plus actives. En Afrique, malgré un certain retard, le secteur des Fintechs reste tout de même le plus actif dans l’écosystème des start-up du continent. Et pour cause, une forte pénétration du mobile et de l’internet, une population jeune et technophile, et surtout des taux de bancarisation faibles. Ils sont, en effet, 350 millions d’Africains à ne pas être bancarisés, un chiffre évoqué lors du webinaire organisé cette semaine par l’Institut CDG et 212 Founders, autour de l’avenir des start-up Fintechs au Maroc.

Les intervenants définissent la Fintech comme une agilité d’innovation, que ce soit pour une start-up ou une entreprise déjà installée. «Beaucoup plus qu’une extension, c’est un moyen de distribution de services financiers là où les banques ne peuvent pas ou n’arrivent pas à offrir de manière optimale», explique Abdessalam Alaoui Smaili, Directeur Général HPS. Pour l’expert en Fintech, Yassine Regragui, «la Fintech est souvent associée au paiement, mais elle concerne tous les services financiers innovants : De l’assurance au financement (crowdfunding), en passant par les technologies purement technologiques : la blockchain, etc.»

L’environnement au Maroc est-il propice pour voir naître des champions nationaux de la Fintech ?
Il l’est, en tout cas d’un point de vue réglementaire. L’environnement est très favorable pour faire émerger cette technologie. L’idée d’une réglementation est qu’elle n’avance pas avant l’objet de cette réglementation, mais qu’elle ne soit pas une barrière d’entrée. Et c’est le cas! Nous avons aujourd’hui les outils nécessaires pour upgrader les start-up au stade de champions nationaux, s’accordent à dire les intervenants. L’adoption par Bank Al-Maghrib de la loi 103-12 est un exemple concret, permettant aux services non bancaires (notamment les opérateurs télécoms) d’offrir des solutions de paiement mettant fin au monopole des banques pour promouvoir l’inclusion financière. Dans cette même optique, le Royaume est l’un des seuls pays sur le continent à déployer de nombreux efforts pour faire adopter une loi facilitant l’activité du crowdfunding. Jean Michel Huet, associé Bearing Point, affirme qu’il y a «une vraie volonté de la part de la banque centrale et de l’ANRT pour constituer une plateforme unique autour du paiement mobile, et permettre à chacun des intervenants de proposer une offre selon son positionnement».

Mais si tous les éléments semblent réunis pour permettre le développement d’un écosystème Fintech performant au Maroc, le secteur a encore du mal à décoller. Pourquoi ?

 

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