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L’Afrique subsaharienne face à la démographie : 25 millions d’emplois à créer par an d’ici 2050

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 13 nov 2025
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D’après la Banque mondiale, pour fournir des emplois à grande échelle aux millions de personnes qui arrivent sur le marché du travail en Afrique subsaharienne, il faut s’attaquer aux problèmes fondamentaux qui entravent le développement du secteur privé.

D’ici 2050, la population en âge de travailler en Afrique subsaharienne devrait augmenter de plus de 620 millions de personnes, soit la plus forte progression jamais enregistrée par une région du monde sur une période de 25 ans. C’est ce qu’indique un rapport la Banque mondiale rendu public le samedi 18 octobre 2025,

Pour absorber cette croissance, l’institution estime qu’il faudra créer en moyenne 25 millions d’emplois par an.

Cette hausse du nombre de personnes sur le marché de l’emploi est principalement due à une évolution démographique « unique », précise le document. L’Afrique subsaharienne devrait représenter 90% de la croissance démographique mondiale au cours des vingt-cinq prochaines années.

 

Cette dynamique intervient dans un contexte de vulnérabilités multiples : conflits persistants, impacts croissants du changement climatique et fragilité des finances publiques. De plus, la région peine déjà à offrir suffisamment d’emplois à la population actuellement active. 

Pour créer des emplois à grande échelle pour les millions de personnes qui arrivent sur le marché du travail, l’institution de Bretton Woods estime que l’Afrique subsaharienne doit adopter un nouveau modèle de croissance fondé sur le développement des moyennes et grandes entreprises.

« La région a besoin de systèmes de production mieux structurés et plus performants, reposant sur une part accrue de moyennes et grandes entreprises capables de réaliser des économies d’échelle et de créer des emplois spécialisés et mieux rémunérés. Or, la majorité des entreprises restent petites et informelles, ce qui limite leur capacité à générer des emplois productifs ».

Par ailleurs, la création d’emplois dépendra de la capacité à réduire les coûts liés à l’environnement des affaires. Cette amélioration permettra aux entreprises existantes de se développer et encouragera l’implantation de nouvelles entreprises à forte croissance sur le marché africain. Les principaux secteurs qui représentent un potentiel de création d’emplois sont notamment l’agro-industrie, l’exploitation minière, ainsi que le tourisme et l’hôtellerie, souligne la Banque mondiale.

Pour y arriver, il faut lever les obstacles qui bloquent le développement du secteur privé. Cela passe par des politiques visant à améliorer les infrastructures, les compétences de la main-d’œuvre, instaurer un climat des affaires plus favorable, et renforcer les capacités des États et de leurs institutions.

Pour le moment, peu de stratégies concrètes sont mises en place pour préparer la main-d’œuvre aux réalités de demain. Selon Akinwumi Adesina, ancien président de la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique doit vite agir pour éviter une grande crise du chômage avec seulement 100 millions de personnes employées sur 450 millions en 2030.

D’après la Banque mondiale, les contraintes liées à l’emploi sont particulièrement aiguës en République centrafricaine, au Niger, en République démocratique du Congo, en Somalie et en Angola, où la population en âge de travailler va plus que doubler au cours du prochain quart de siècle.

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