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La protection des consommateurs à l’ère du digital

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 09 juil 2019
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Pourquoi la protection des consommateurs est-elle importante ?

En novembre 2017, dans l’article Les fintechs peuvent-elles réellement tenir leur promesse d’inclusion financière ?, nous faisions le constat suivant : « Il est manifeste qu’à l’heure actuelle, le cadre réglementaire et les dispositions de protection des consommateurs restent insuffisants pour protéger les personnes défavorisées. Beaucoup ont déjà perdu de l’argent dans le cadre de simples opérations de transfert. Plusieurs millions sont fichés de manière négative auprès des agences d’évaluation de crédit et dans les bases de données des grandes banques à cause du crédit digital. De plus, dans un service phare comme M-PESA, près de la moitié des opérations qui ne sont pas des achats de crédit téléphonique sont destinées à des jeux d’argent … Avec de tels résultats, comment pouvons-nous affirmer en toute sincérité que la technologie aide les pauvres ? » 

Les problèmes liés au crédit digital perdurent et continuent de s’amplifier de manière alarmante. Le directeur général de l’une des agences de crédit du Kenya nous indique que le nombre d’emprunteurs fichés de manière négative est passé de 2,7 millions en mars 2017 à près de 3,6 millions quatorze mois plus tard (soit 13 % environ de la population adulte du pays). Il existe en outre un volume croissant de données montrant qu’une part inquiétante des prêts digitaux à la consommation sert à financer l’épidémie des paris sportifs qui est en train de déferler sur le continent. À cause peut-être de cela, une étude récente montre qu’un tiers des emprunteurs se trouvent en défaut de paiement pendant le premier cycle de prêt et sont fichés de manière négative auprès des agences d’évaluation de crédit. Un certain nombre de ces prêts seraient souscrits sans que le propriétaire du téléphone portable ou du compte d’argent mobile en ait connaissance ou ait autorisé le prêt. 

MicroSave Consulting (MSC) a mis en avant à plusieurs reprises les risques liés aux services financiers digitaux, notamment dans les zones rurales, en raison du niveau élevé d’oralité (analphabétisme et « innumérisme »). En Asie et en Afrique, nous avons constaté que certains agents ouvraient des comptes avec le même code confidentiel pour tous les utilisateurs ce qui faisait que presque tous les utilisateurs de services financiers digitaux avaient 1234 ou 5555 comme code confidentiel dans un même village. Bien que les agents agissent de cette manière pour faciliter les opérations qu’ils réalisent à la demande de personnes qui ne savent ni lire ni compter, cette situation ouvre la porte à toutes sortes de pratiques frauduleuses.

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