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La finance africaine séduite par l'open banking

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 26 avr 2021
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Les banques, les compagnies d’assurance et les fintechs du continent sont en pleine modernisation. C’est ce qui ressort du premier baromètre sur l’industrie financière africaine, réalisé conjointement par l’Africa CEO Forum et le cabinet de conseil Deloitte. La finance africaine rattrape son retard et voudrait bien participer au mouvement mondial de l’open banking – ou la « banque ouverte ». Qu’est-ce que l’open banking ?

C’est l’une des pratiques en vogue de la finance mondiale et l’un des Graals de la finance africaine. L’open banking et sa déclinaison l’open insurance visent à permettre aux fintechs d’utiliser les données clients des banques et des assureurs pour inventer de nouveau produits financiers numériques.

« L’open banking va consister à mettre en place des interfaces que l’on appelle des API. Et grâce à ces interfaces, une fintech va avoir partiellement accès à des données de clients bancaires, dans le cadre des services qu’elle va proposer », explique Aristide Ouattara, responsable Risk Advisory au cabinet de conseil et d’audit Deloitte.

En Europe, la réglementation impose aux banques de partager leurs données clients avec les fintechs. Mais en Afrique ce n’est pas encore le cas, selon Omar Cissé, le PDG d’InTouch, l’un des plus grosses fintechs africaine. « Aucune banque, de toute façon, ne nous donne accès à ses données clients. Elles nous permettent de faire des transactions, pour certaines d’entre-elles, mais c’est à elles de décider. Ce qui est différent de ce que l’on vit en Europe, où c’est vraiment ouvert. Ici, nous avons une collaboration quand la banque le veut, nous développons de services quand la banque le veut. Nous ne sommes pas encore au stade de l’open banking, tel qu’on peut l’avoir en Europe ».

Plusieurs freins expliquent ce retard. Le cadre réglementaire est encore en construction, de même que les règles de conformité si importantes dans le milieu de la finance. Et puis il y a la question centrale de la cybersécurité. Les banques sont réticentes à partager les données de leurs clients avec les start-ups de la nouvelle économie.

« Dans un sens, les banques ont raison. Elles ont vécu des situations qui ont fait qu’elles ont renforcé la sécurité et les process. Les fintechs sont des nouveaux acteurs et pourraient ne pas prendre la mesure des enjeux. Tant qu’on n’arrivera pas à mieux réguler les fintechs, à mettre des cadres qui permettent de protéger les populations et de ne pas les rendre plus vulnérables, il y aura encore cette frilosité des banques », prédit Omar Cissé.

Comme Omar Cissé, Ghislain Musaki, PDG d’UpsailPay, une jeune fintech congolaise, prend cette question de la sécurité très au sérieux. « Ce que nous faisons, c’est effectuer des tests de cybersécurité dans notre système, avec les clients et avec les données des clients en direct. Et que ce ne soit pas seulement un concept de cybersécurité en fait » explique Ghislain Musaki.

L’open banking est donc encore une révolution en devenir en Afrique. Mais ses potentiels bénéfices sont tels que les acteurs du monde de la finance sont bien décidés à accélérer le pas.

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