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Intelligence artificielle : l'Afrique doit-elle avoir peur de ChatGPT ?

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 08 mai 2023
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A l'heure où ChatGPT révolutionne l'écosystème tech mondial, l'Afrique est-elle prête à entrer dans cette nouvelle ère 3.0 ? En Côte d'Ivoire, lors de la 3e édition du Cyber Africa Forum (CAF) qui s'est tenue les 24 et 25 avril, l'intelligence artificielle (IA) inquiète autant qu'elle ne fascine et révèle un fossé numérique qui atteint des profondeurs abyssales.

Soutenu par la croissance la plus rapide jamais enregistrée par une application, selon une étude d'UBS révélée début février (100 millions de visites en deux mois, alors qu'il aura fallu quatre ans à Facebook pour atteindre ce chiffre), ChatGPT ébranle l'écosystème de la tech mondiale et fait flamber les investissements du côté de Palo Alto (Californie). Cette application développée par OpenAI, une association à but non lucratif créée en décembre 2015 par Sam Altman (PDG de ChatGPT) et par Elon Musk (qui quitte l'association en mars 2019), deviendra une association à but lucratif trois ans plus tard pour lever des capitaux. Elle est aujourd'hui valorisée à 29 milliards de dollars.

La dernière mouture de cet agent conversationnel basé sur l'IA a provoqué un véritable tsunami dans la Silicon Valley. Le 29 mars, plusieurs centaines d'experts signaient une pétition sur Futureonline.com, pour demander un moratoire de 6 mois, sur la recherche des IA supérieures aux capacités de ChatGPT4, en raison « de risques majeurs pour l'humanité », le temps de mettre en place de nouveaux systèmes de sécurité et d'établir une réglementation adaptée. En effet, la législation fait encore cruellement défaut en matière de cyber-protection car, en Afrique comme ailleurs, la technologie avance plus vite que la loi.

L'intelligence artificielle n'est pourtant pas un phénomène nouveau. « L'IA existe depuis les années 50 et les 1ers systèmes experts datent des années 1970. Ce qui a changé, c'est la puissance de calcul qui permet aux ordinateurs de s'approprier la connaissance humaine et d'utiliser des moteurs de référence pour faire des déductions, en somme, de se comporter comme des humains », explique Stéphane Konan, fondateur de Compétences, une société basée au Cap-Vert, spécialisée dans le domaine de soutien aux investigations, à la formation et à la fourniture de solutions pour les services de police, de gendarmerie, de douane et de renseignement en Afrique, présente en Côte d'Ivoire, au Nigéria, au Brésil et en Russie.

La réglementation face au paradigme de la « Loi de Moore »

« En 1958, personne ne pensait qu'un ordinateur pouvait battre un homme aux échecs, n'imaginant pas que les processeurs deviendraient aussi rapides (...) D'aucuns estimaient qu'il faudrait 300 ans pour déchiffrer le génome de l'ADN, alors que des ordinateurs l'ont fait en 15 ans ! Finalement, on est toujours un peu dépassé par les technologies », estime Stéphane Konan. « Selon la Loi de Moore, la puissance de calcul des ordinateurs est infinie et double tous les deux ans », ajoute-t-il. Or, avec les capacités des supercalculateurs actuels, en mesure d'analyser plusieurs millions de milliards d'opérations flottantes par seconde, « H24 » et sans discontinu, il est impossible pour un homme de concurrencer l'IA qui ne tardera pas à en savoir plus que l'humanité toute entière. Ce n'est plus de la science-fiction, mais bel et bien une réalité qui effraie les experts de la tech, à l'heure où des agents conversationnels de type ChatGPT4 mettent l'IA à portée de tous les smartphones.

Si aux États-Unis et en Europe, la menace cyber est prise très au sérieux, « en Afrique, elle est encore trop peu connue », regrette Franck Kié, président fondateur de CiberObs Consulting et commissaire général du Cyber Africa Forum (CAF), dont la 3e édition qui s'est tenue du 24 au 25 avril à Abidjan a réuni près de 2.500 participants (en présentiel et en ligne), dont 300 experts et 50 partenaires de haut vol (parmi lesquels Sebastian, Huawei ou Kapersky).

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