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De l’impact socio-économique du bitcoin en Afrique

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 15 fév 2021
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Le bitcoin et les autres cryptomonnaies défraient la chronique depuis la fin de l’année dernière. Plusieurs ont vu leur valeur atteindre des niveaux record. Cela a relancé plusieurs débats dans le monde entier et aussi en Afrique.

Les opportunités que représentent les monnaies virtuelles sur le continent sont multiples. Elles concernent des éléments aussi variés que l’emploi des jeunes, l’inclusion financière ou encore les transferts et échanges commerciaux internationaux. Cependant, il est très probable que le bitcoin et ses consœurs feront long feu en Afrique. Leur impact socio-économique ne devrait pas y empêcher leur fin.

Les cryptomonnaies sont d’excellentes sources d’opportunités pour l’Afrique

En Afrique, malheureusement, ce ne sont pas les problèmes socio-économiques qui manquent. D’après la Banque mondiale, 60 % de l’ensemble des chômeurs africains sont jeunes. Si l’on ne considère que les personnes âgées entre 15 et 25 ans, cela fait 120 millions de personnes. La BAD souligne que le chômage des jeunes est deux à trois fois plus important que celui des adultes sur le continent. Et pour tous ceux qui travaillent, la situation est peu enviable. En effet, selon l’OIT, plus de la moitié des travailleurs africains vivent avec moins de 3 dollars par jour.

En ce qui concerne l’inclusion financière, il y a encore beaucoup de chemin à faire. L’accès aux services financiers est loin d’être assuré pour tous. L’Afrique ne représentent que 1,5 % du marché mondial de l’assurance et très peu de monde possède un compte bancaire. La pénétration des cartes bancaires est donc très faible, ce qui exclut un grand nombre d’individus de possibilités liées aux échanges internationaux.

Grâce à la forte pénétration des téléphones portables, les innovations technologiques mobiles représentent des solutions de choix à ces problèmes. Les Africains peuvent espérer profiter des promesses de la quatrième révolution industrielle principalement grâce à leurs smartphones. Ils leur donnent accès à l’univers de la blockchain et des cryptomonnaies.

En possédant un portefeuille digital de bitcoin, les jeunes peuvent améliorer leur employabilité. En effet, c’est une monnaie utilisée un peu partout dans le monde, dans plusieurs pays du continent notamment. Via Internet, ils peuvent accéder à des emplois rémunérés dans cette monnaie virtuelle. De plus, grâce à la spéculation, il n’est pas impossible que leurs actifs numériques prennent plus de valeur avec le temps. De quoi leur permettre de sortir de la pauvreté même s’il y a des risques.

De plus, à l’instar du mobile money, les cryptomonnaies favorisent l’accès à divers services financiers : transfert d’argent, règlement de facture, épargne, paiements, etc. Comme présenté dans cet article, plusieurs usages innovants du bitcoin sont observables sur le continent. Et contrairement au mobile money classique, elles permettent de réaliser des achats sur des plateformes internationales, n’acceptant pas certaines devises locales. Sans oublier la sécurité offerte par la cryptographie.

Les gouvernements et autorités financières n’en veulent pas

Il y a à peine quelques jours, la Banque centrale du Nigeria a publié une directive qui a sonné le glas des cryptomonnaies. Les banques du pays ont été sommées de bloquer tous les flux qui impliquent leur usage. Ce, en précisant que tout contrevenant à l’injonction serait lourdement sanctionné. La raison évoquée est leur trop grande volatilité qui échappe à tout contrôle. Les autorités financières nigérianes les perçoivent comme une très grande menace à la reprise économique post-covid. A noter que les banques centrales du monde entier voient les cryptomonnaies comme un risque pour leur souveraineté.

Il y a également le problème du terrorisme, favorisé par l’anonymat et la non-traçabilité des transactions. Le gouvernement camerounais a récemment fait savoir que les groupes rebelles des zones anglophones recevaient du financement grâce à l’ambacoin, une monnaie virtuelle qu’ils ont eux-mêmes créer. Pour Boko Haram (également mentionné), c’est le bitcoin. Cela a poussé l’Etat à considérer ces monnaies comme étant à haut risque.

Le Nigeria est la principale économie d’Afrique et le Cameroun est un poids lourd dans la sous-région du Centre. Leurs décisions vont forcément inspirer d’autres gouvernements. Le bitcoin et les autres ont de très fortes chances de devenir des monnaies illégales dans la majorité des pays africains. Malgré leurs avantages et l’engouement populaire, leur avenir est plus qu’incertain.

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