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Côte d’Ivoire : Une révolution agricole est en marche selon le Centre de Promotion des Investissements

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 26 fév 2024
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Un focus est mis sur l’agriculture durable et les produits vivriers dont certains font actuellement l’objet d’une interdiction d’exportation. Toutefois, l’accès au crédit reste crucial pour le secteur. Aussi, des mesures récentes visent à renforcer la souveraineté alimentaire du pays.

Une révolution se profile dans le secteur agricole en Côte d’Ivoire, d’après Solange Amichia (photo), directrice générale du CEPICI, l’organisme clé chargé de promouvoir et mobiliser les investissements privés dans le pays. « Des initiatives allant de la production de semences à l’élevage, en passant par la transformation, sont prêtes à métamorphoser le paysage agricole ivoirien », a-t-elle déclaré lors de la présentation du bilan annuel de l’institution le jeudi 22 février 2024.

Cette dynamique positive devrait être soutenue par « des projets innovants et une demande croissante tant sur le marché local qu’international ». Une tendance remarquée est que la plupart des entités d’investissement nouvellement formées se concentrent sur les produits vivriers et maraîchers plutôt que sur les cultures de rente traditionnelles telles que le cacao, l’anacarde ou le café. Madame Amichia souligne notamment l’essor des farines d’igname ou de manioc.

Les observations du CEPICI indiquent également un intérêt croissant pour une agriculture durable, privilégiant les intrants biologiques. L’orientation vers une agriculture biologique, combinée à une augmentation de la production grâce à l’utilisation de semences performantes et à des systèmes d’irrigation améliorés, vise à accroitre à la fois la qualité et la quantité des productions locales.

En 2022, l’augmentation des prix des produits alimentaires au niveau mondial a eu un impact sur plusieurs régions du monde, y compris la zone UEMOA et sa principale économie, la Côte d’Ivoire, où l’inflation globale a été principalement tirée par les produits alimentaires. Alors que la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire sont devenues des objectifs gouvernementaux majeurs, les investisseurs locaux ont saisi l’opportunité de réaliser des marges bénéficiaires.

Cependant, malgré cette conjoncture favorable, les petits producteurs ivoiriens de produits de rente comme le cacao, principal produit d’exportation du pays, rencontrent des difficultés pour maintenir une croissance soutenue de leurs revenus. Les conditions climatiques défavorables ont entraîné une hausse des prix au niveau mondial, mais les planteurs ivoiriens se trouvent limités par des prix garantis modestes et un accès limité aux ressources financières pour faire face aux défis climatiques.

La révolution agricole annoncée semble être un développement naturel. Au-delà de la création d’entreprises et d’initiatives de production, l’accès au crédit demeure une question cruciale pour le secteur. Bien que le financement du secteur privé par rapport au PIB ait augmenté à 21 % fin 2022 (contre moins de 9 % en 2005 selon la Banque mondiale), le secteur agricole qui contribue à 22 % du PIB et emploie 50 % de la main-d’œuvre active ne reçoit que 5% du financement bancaire.

La situation des marchés agricoles en Côte d’Ivoire reste dynamique avec des analyses variées. En début 2024, le gouvernement a temporairement interdit l’exportation de certains produits vivriers pour des raisons de souveraineté alimentaire. Une demande accrue à l’international, parfois même de pays voisins, a entraîné une hausse des prix alors que les volumes de produits dépassaient la demande locale.

Cette suspension temporaire (six mois) laisse entrevoir que lorsqu’elle sera levée, le secteur agricole devra répondre à une demande externe croissante tout en maintenant des prix stables sur le marché local. Par ailleurs, malgré les importations continues de blé par la Côte d’Ivoire, on observe une évocation croissante vers des substituts tels que le manioc ou l’igname dans les filières de production du pain par exemple.

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