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Assuraf ou l'assurance à portée des portefeuilles électroniques africains

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 27 déc 2022
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Après plusieurs années passées en Afrique pour le compte de multinationales de télécoms, Souleymane Gning s'est lancé dans l'AssurTech. Créé en 2019, Assuraf, le broker digital présent au Sénégal et en Côte d'Ivoire, entend démocratiser l'assurance sur le continent et prépare son implantation dans les huit Etats membres de l'UEMOA d'ici 2025.
 

La Tribune Afrique : Comment est née votre vocation d'entrepreneur dans le secteur des assurances en Afrique ?

Souleymane Gning : Je suis ingénieur télécoms de formation et j'ai fait mes premières armes en Afrique subsaharienne d'où je suis originaire (Sénégal, ndlr), au sein du groupe Orange. Je me suis ensuite occupé du secteur public pour Cisco Systems sur une vingtaine de pays africains, répartis entre le Cap-Vert et le Tchad, la Mauritanie et la République démocratique du Congo, pour développer avec ces Etats, les infrastructures Internet nationales. Plus tard, j'ai travaillé pour une filiale de Swisscom basée à Abidjan avant de prendre deux nouveaux engagements au Nigeria. De 2002 à 2018, j'ai donc exercé pour plusieurs multinationales, mais toujours avec un focus sur l'Afrique, avant de me lancer dans l'entrepreneuriat.

Quel a été le déclic qui vous a permis de vous lancer dans l'entrepreneuriat ?

Cela s'est fait en plusieurs étapes. A un moment donné, j'ai identifié des besoins « émergents » divers dans mon secteur, non adressés et qui ne s'inscrivaient sur aucune fiche de poste. Ensuite, j'avais envie d'avoir plus d'impact direct à travers mon travail. Je me suis d'abord lancé dans les télécoms au moment où le mobile-money était en plein boom en Afrique. A cette époque, peu d'acteurs hors du continent réalisaient à quel point le mobile-wallet (portefeuille électronique) était en train de changer la vie des populations africaines (...) Aussi, j'ai vite compris qu'il valait mieux avoir un centre de développement implanté en Afrique et utiliser les mêmes moyens que ceux que vous cherchiez à servir, pour répondre aux besoins réels de nos marchés.

C'est précisément pour répondre à un problème conjoncturel kenyan lié à la crise politique de 2007 qu'est née M-Pesa, une solution locale rachetée par Safaricom, filiale du groupe anglais Vodafone...

En matière de développement de mobile wallet, ce modèle est un exemple venu d'Afrique de l'Est. M-Pesa en a été le pionnier. Par ailleurs, je pense que les logiques économiques vont bien au-delà de celle du groupe qui vous acquiert, quoique Safaricom soit toujours en partie propriété de Telkom Kenya. La réussite de Safaricom est d'avoir su conserver l'ADN kenyan de M-Pesa et de s'attacher à répondre aux besoins des populations locales.

De quelle façon avez-vous construit votre offre ?

J'ai d'abord lancé eConnect pour contribuer à combler les liens manquants (« Connecting the dots ») entre l'usage mobile, le paiement et les futurs usages. J'ai développé des projets avec des opérateurs comme Free au Sénégal, des services de cash-in par carte bancaire, de paiement ou de peer-to-peer, mais aussi des projets d'optimisation de la bande passante Internet et d'engagement des masses via les canaux mobiles et digitaux. C'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à travailler sur un premier projet dans l'assurance.

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