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Assana Koffi, un exemple illustrant la stratégie d'utilisation des services financiers digitaux par les personnes sous-bancarisées

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 18 juin 2018
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Assona Koffi est planteur de cacao à Offoriguié, en Côte d’Ivoire depuis 1966.

Il est représentatif des Ivoiriens qui utilisent une diversité d’outils financiers informels et peu d’outils formels.

Il n’utilise pas les services financiers digitaux car ils ne sont pas adaptés à ses problématiques du quotidien et à ses capacités d’utilisation des services.

Koffi est tout à fait conscient de l’importance de la gestion financière. En effet, Il a trois enfants dont deux sont encore à l’université.
Aujourd’hui, son objectif est donc de gagner suffisamment d’argent pour payer leurs études et subvenir à ses propres besoins.

Pour gérer son argent, Il utilise les mécanismes financiers informels mais était curieux de tester les services financiers digitaux dont l’utilisation semblait plus simple, plus sûre et plus efficace.
Son expérience a cependant été déçue :

Koffi avoue ne pas être à l’aise avec la technologie, « Je ne suis pas à l’aise avec le téléphone. C’est juste pour allumer et répondre. ». Cependant,il a tout de même ouvert un compte Mobile Money. Son fils ainé qui disposait de son code secret a retiré ses fonds, 
Koffi a donc fermé son compte et jeté sa carte SIM.

Il a également testé les outils formels. Il y a quelques années, il a ouvert un compte bancaire pour y déposer son épargne. Mais un jour, il a été victime d’un braquage dans l’une des agences et a perdu son argent. Depuis, il a perdu confiance en la banque, a retiré l’ensemble de son épargne et a clôturé son compte.

Après ces expériences malencontreuses, Koffi ne veut plus faire confiance aux services financiers. Conscient des avantages du mobile money, Il est donc devenu un utilisateur caché en s’en remettant à l’agent du village, un jeune homme de confiance connu de tous, pour
effectuer ses transactions. Pour Koffi, le moyen d’épargne le plus sûr, reste donc sa valise sous son lit ou un lieu qu’il garde secret. En cas de besoin, il sort la nuit à l’abri des indiscrétions pour récupérer son argent.

L’incapacité de Koffi à utiliser son compte en toute autonomie limite son utilisation des services financiers digitaux, une situation qu’il accepte résigné.

L’histoire de Koffi, soulève une interrogation majeure quant au déploiement de Services
Financiers digitaux : En quoi les mécanismes formels peuvent réellement apporter un bénéfice nouveau aux mécanismes informels qui fonctionnent très bien pour cette population?
 Elle met également en évidence la nécessité de bien comprendre la complexité d’utilisation des services financiers informels afin de ne pas chercher à les remplacer mais comment les compléter .

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