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Damien son exploitation agricole avant tout ...

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 21 sept 2018
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Dans le territoire du Masisi, au Nord Kivu en RDC, les collines verdoyantes s’étendent à perte de vue. Région agricole connue pour son élevage bovin et la production de fromages exportés partout dans le pays, il s’agit aussi d’une zone enclavée avec peu d’infrastructures de base permettant de développer le quotidien des habitants.

Issu d’une famille d’agriculteurs depuis plusieurs générations, Damien 50 ans, est propriétaire de 10 hectares de terre, dans son village de Nianzale où il cultive le maïs, la pomme de terre et le sorgho sur seulement 5 hectares, à cause de l’instabilité de la région.

Courageux, travailleur, et ouvert aux nouvelles technologies, Damien reste tout de même méfiant à l’égard des institutions financières comme les IMFs/COOPEC qui sont tombées en faillite, engloutissant ainsi les économies des épargnants comme Damien. Il préfère se retourner vers l’église, les AVEC (Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit) et les organisations paysannes qui occupent  une grande place dans sa vie de tous les jours, mais aussi vers les agences onusiennes comme FAO-PAM, qui distribuent gratuitement les semences et qui sont capables d’influencer ses choix.

Dans une période normale où il n’y a pas d’incidents majeurs à déplorer, Damien arrive à faire un chiffre d’affaires de $2 400 par récolte. En cas d’incident, ce chiffre d’affaire peut diminuer de plus de 50%.
Le rendement étant de $480 dollars à l’hectare pour la culture de maïs, sa principale activité. La pomme de terre est cultivée en complément, à petite échelle et avec l’aide des parents déplacés.

Damien veut maintenir son exploitation agricole, en développant son business grâce à un meilleur accès aux intrants et à l’application des nouvelles techniques culturales, afin d’avoir un meilleur rendement.
Contractualiser avec les commerçants lui permettrait de garantir des marchés et donc d’augmenter le niveau de ses revenus pour pouvoir atteindre son objectif d’acheter un véhicule pour l’évacuation des produits sur des marchés plus dynamiques et avoir une clientèle diversifiée.  

Malgré son grand courage, Damien vit toujours le traumatisme du
«kidnapping» de son fils par les bandes armées il y a quelques années.
A cette peur, s’ajoute la crainte de ne pouvoir faire face aux soins de santé ou au décès d’un membre de sa famille. L’absence de revenus réguliers, une charge de famille élevée (12 dépendants) et une activité soumise à un éventail impressionnant de calamités menace les agriculteurs comme Damien: sécheresse ou pluies diluviennes, vols, fluctuations des prix et dégâts des ravageurs. 

Les résultats de l’étude de faisabilité commanditée à Microsave par ÉLAN RDC apportent des réponses à cette contrainte, avec la proposition sur le marché Congolais d’un produit de micro assurance agricole, indicielle ou semence, comme instrument efficace de gestion de ces risques. Une meilleure maîtrise des risques agricoles pourrait amener un meilleur financement du secteur et donc davantage d’investissements et de productions qui par ricochet amélioreraient les moyens de subsistance des petits producteurs.

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