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Les opérateurs de réseau mobile auront-ils du succès en tant que banques de paiement ?

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 19 mai 2019
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Auteur(s): Graham Wright

Graham Wright, 22 août 2016

Quatre des huit détenteurs de licences provisoires de banques de paiement qui sont encore dans la course sont des opérateurs de réseau mobile (ORM) à savoir : Airtel, Idea, Vodafone et Reliance Jio. Ce qui n’est pas surprenant, puisque les banques de paiement efficaces auront besoin d’une importante empreinte pour desservir un vaste réseau de clients, car tout sera une question de volume. La base actuelle de clients et les vastes réseaux d’agents des opérateurs de réseau mobile sont un important tremplin qui permettra de réaliser et de gérer les volumes nécessaires pour atteindre le seuil de rentabilité.

De plus, l’argument en faveur des ORM repose non seulement sur les revenus provenant des paiements, les marges sur les comptes d’épargne et autres services connexes, mais également sur la réduction du taux de déperdition de clients et la numérisation des paiements des crédits téléphoniques.

En tant que banques de paiement les ORM présentent plusieurs atouts importants :

  • Ils ont mis en place des réseaux de distribution multicouches, avec plusieurs milliers (dans le cas de l’Inde, 1,5 million!) de détaillants qui sont des vendeurs de crédit téléphonique disposant d’une vaste couverture urbaine et rurale.
  • Le modèle commercial des ORM est basé sur l’utilisation (d’énormes volumes de transactions de faible valeur) et, par conséquent, cadre plus avec la volonté et la capacité des masses pauvres à payer de petites sommes ; contrairement au modèle commercial traditionnel des banquiers qui repose sur le float. La collaboration entre SBI et Reliance Jio est en ce sens visionnaire, Jio peut exploiter la marque SBI et sa capacité d’octroyer des prêts, tout en gérant de grosses transactions pour le compte de la banque.
  • Il y a vraiment une synergie entre les plates-formes mobiles prépayées qui gèrent des volumes élevés de recharges électroniques de faible valeur et les besoins des services financiers digitaux. Ces plateformes permettent également d’offrir des produits hautement personnalisés et appropriés (sans compter leurs capacités de segmentation et d’analyse précise des tendances d’utilisation).
  • Les ORM sont très bien connus des clients pauvres et des populations des zones rurales et peuvent être bien utilisés dans la vente croisée de services financiers. Par ailleurs ils investissent régulièrement et de manière conséquente dans le marketing et les promotions pour sensibiliser les consommateurs au sujet de leur canal.
  • Le secteur des services de télécommunications est bien réglementé, à l’instar du secteur bancaire. Ainsi, les détaillants mobiles qui enregistrent de nouveaux abonnés sont bien équipés pour se conformer d’une part aux exigences réglementaires et de conformité imposées par la Banque centrale de l’Inde aux banques de paiement et d’autre part aux normes KYC ainsi qu’aux processus d’initialisation des services.
  • Les télécommunications sont également une entreprise de longue gestation à forte intensité d’investissement. Les opérateurs de téléphonie mobile ont la capacité d’obtenir des fonds et de faire d’énormes investissements en vue d’un rendement à long terme.
  • Les ORM utilisent pour leurs opérations un vaste réseau de partenariats qui peut les aider à incorporer, sans aucun problème, des produits tiers dans leurs offres, ce qui est essentiel pour le succès des services financiers digitaux.
  • Dernier point assez important, la concurrence féroce, les guerres de prix et la standardisation des services vocaux et basiques ont suscité chez les ORM la motivation nécessaire pour offrir des services stables et diversifiés à valeur ajoutée porteurs de gains substantiels en termes de réduction du taux de désabonnement et des  coûts de distribution du crédit téléphonique sans compter l’augmentation des revenus.
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