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Comment les prestataires peuvent-ils améliorer la rentabilité du crédit digital?

posté par Le Hub de la Finance Digitale , le 19 mai 2019
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Auteur(s): Graham Wright

Graham Wright, août 2017

De nombreux commentateurs ont exprimé leur inquiétude au sujet des taux d’intérêt appliqués par les prestataires de crédit digital. Et, compte tenu du fait que tout le processus soit automatisé et dépende d’algorithmes informatisés plutôt que d’interventions et d’analyses humaines coûteuses, cela semble raisonnable. À première vue, il parait étrange que les taux d’intérêt appliqués par le crédit digital soient plus proches de ceux pratiqués par le secteur informel plutôt que de ceux prélevés sur d’autres prêts du secteur formel. Alors, de quoi s’agit-il ?

Trois facteurs clés expliquent les niveaux élevés des taux d’intérêt : 1. La modicité des prêts ; 2. Le coût de l’analytique des données ; et 3. La majoration en raison du risque.

1. La modicité des prêts : Nous savons tous que, d’une manière générale, le montant qu’il faut dépenser pour obtenir un prêt de 10 ou de 10 000 dollars est le même. Le crédit digital, étant dépourvu de relation personnelle, commence d’abord par prêter de petites sommes (généralement 10-20 dollars) pour évaluer les comportements de remboursement qui vont servir de base pour les décisions de prêt futures. L’intérêt appliqué sur ces montants minimaux est souvent insuffisant même pour couvrir les coûts variables associés à l’octroi d’un prêt digital (frais de SMS ou de données, etc.).

2. L’analytique des données : Les fournisseurs de crédit digital sont obligés non seulement d’investir des sommes considérables dès le départ pour établir leurs plateformes et algorithmes, mais également pour continuer à les perfectionner au fur et à mesure qu’ils comprennent le comportement de leurs clients. Un grand prestataire nous dit qu’il dépense de 200 à 300 000 dollars par mois sur les analystes qui assurent l’entretien et le développement de son système.

3. La prime de risque : L’analyse des données d’un bureau de référence de crédit, effectuée récemment par MSC, a révélé des taux extraordinairement élevés d’impayés de la part des clients du crédit digital au Kenya où les données les plus récentes sont disponibles. Nous pouvons sans aucun doute présumer que c’est un problème général. Les prestataires de crédit digital n’ont d’autre choix que d’incorporer ces pertes dans les taux d’intérêt qu’ils appliquent aux prêts. Cela signifie que tous les emprunteurs (qu’ils remboursent à temps ou non) sont tenus de payer la prime de risque pour le compte des défaillants.

Les fournisseurs de crédit digital seront toujours confrontés à des problèmes d’ordre mathématiques et économiques lorsqu’il s’agit de prêts modiques, sans compter le coût de l’analytique des données, cependant il est sans doute possible de réduire le niveau des impayés et donc la prime de risque à payer… et ce ne sont certainement pas ces algorithmes intelligents qui pourront le faire.

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